L’Elixir suédois est un breuvage à base de plantes macérées dans de l’alcool à 38°. Il a été remis à la mode grâce à Maria Treben (1907-1991), herboriste autrichienne et auteure du livre « La santé à la pharmacie du Bon Dieu ». Elle y raconte qu’après la guerre, alors qu’elle souffrait du typhus, une femme qu’elle ne connaissait pas lui apporta une fiole remplie d’un liquide odorant avec la copie d’un manuscrit antique où, en 46 points, il était montré comment ces herbes guérissaient de nombreuses affections.

Les fameuses « herbes du Suédois » et le manuscrit antique provenait de la succession d’un médecin suédois du XVIIème siècle qui mourut accidentellement d’une chute de cheval à l’âge de 104 ans !

Il est composé de 9 plantes et de camphre, associés à la Thériaque, elle-même constituée de plus de 50 plantes. Véritable panacée, il stimule les fonctions digestives grâce à l’action des plantes amères qu’il contient. Le manuscrit antique cité ci-dessus lui conférait néanmoins 46 indications.

La Thériaque est un contrepoison hérité de l’Antiquité, époque où l’on passait son temps à empoisonner son entourage. Pompée aurait ramené le secret du contrepoison à Rome, où Andromaque, le médecin de Néron, s’en inspirera quelques années plus tard, pour donner naissance à cette fameuse Thériaque.
Le plus incroyable est que cette Thériaque traversera les âges, avec quelques modifications et de nombreuses variantes, jusqu’au XIXème siècle, époque à laquelle elle finira par être retirée du Codex Medicamentarius Parisiensis, sorte d’ancêtre du Vidal sur le savoir en pharmacopée et antidotes avant l’ère du médicament de synthèse.

Et pourquoi Suédois?
C’est Gustav II de Suède qui à l’occasion de son accession au trône, chargea son médecin, Dr Laurentius Erici, de trouver un moyen de n’être jamais ni fatigué ni malade. Le Dr Erici s’inspira donc des différentes formules alors en circulation, qu’il quantifia et modifia pour créer son propre assemblage. Le roi en fit fabriquer en grandes quantités : il consommait quotidiennement cet élixir et en exigeait autant de sa garde. La légende attribue à ce breuvage les ressources physiques et morales qui permirent aux Suédois de vaincre successivement les armées polonaises et prussiennes en préambule à la guerre de Trente Ans.
Si les chroniques de l’époque rapportent que le roi Gustav et sa garde ne se reposaient jamais plus de quatre heures par nuit et enduraient sans mal les rudes conditions de leurs campagnes militaires, l’élixir du Suédois ne put pourtant empêcher qu’il se fasse tuer d’une balle en 1632 au cours d’une ultime bataille en Pologne.

Utilisation:
L’elixir suédois s’utilise aussi bien en interne (troubles digestifs,…) qu’en externe (hématome, psoriasis,…).